Comité Départemental de Spéléologie du Jura

Fédération Française de Spéléologie

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 Les rendez-vous de l'année 2009 : week-end chauves-souris

[ compte-rendu du week-end ]

Samedi 21 février : conférence de Christian Dodelin, vice président de la commission environnement de la Fédération Française de Spéléologie et expert auprès de la Fédération pour la connaissance des chauves-souris.

Présentation à l’aide d’un diaporama et de quelques vidéos des mœurs et modes de vie des chauves souris. Les documents mettent en évidence l’importance du milieu souterrain pour les chiroptères, lieu d’hibernation et de mise bas privilégié par un grand nombre d’espèces. A noter : la grotte de la Balme d’Epy a servi de lieu de tournage pour quelques séquences.

Le second diaporama sert donne une illustration des 32 espèces française, quelques informations sur leurs modes de vie et leurs habitats et les astuces permettant de les identifier sur le terrain.

18 personnes présentes avec 14 spéléos du Jura, 2 spéléo de l’Ain et 2 invités. 6 clubs étaient représentés.

 

Dimanche 22 Février : identification sur le terrain

A 10h30, nous sommes 11 spéléos pour accompagner Christian et son épouse jusqu’à la grotte du Dard, avec un petit détour touristique par les belvédères de Crançot et de Grange-sur-Baume.

Wim a les clés et nous livre l’accès. Dès l’entrée, c’est un véritable florilège de chauves souris qui nous attend ! Dès les premiers mètres, dans de petites fissures, Christian décèle la présence de quelques pipistrelles. A 20 mètres de l’entrée, dans les hauteurs du plafond se tient un essaim de minioptères de Schreibers (environ 130 après comptage sur photos). A 30 – 40 mètres de l’entrée, dans les fissures et au plafond, des murins et des rhinolophes se côtoient. Plus loin, toujours dans la galerie d’entrée, grands et petits rhinolophes se succèdent par dizaine parfois au plafond, parfois proche de nos têtes voire même sur l’une des cordes près d’une rambarde.

Nous poursuivons notre visite de la grotte au-delà de la galerie d’entrée mais sans voir aucune chauve souris. Les grandes cheminées du réseau principal servent de site lors des périodes de mise bas.

2 bonnes surprises dans la grotte du Dard :

- un essaim important de minioptères alors que cette espèce fut décimée en 2002 par une épidémie. La CPEPESC dénombrait en 2007, 10 individus en mise bas dans la réserve naturelle de la Gravelle, à quelques kilomètres de distance. Le minioptère de Schreibers a, en outre, toujours élu domicile dans la grotte du Dard pour la mise bas. Cet essaim prouve incontestablement la vitalité retrouvée pour cette espèce dont la répartition géographique est plutôt méridionale.

- identification sur photo par Christian d’un individu du murin (ou vespertilion) des marais (Myotis dasycneme). Il s’agit d’une grande première car cette espèce du nord de l’Europe n’est connue en France que des départements du Nord - Nord Est. Ce murin fréquente les grands plans d’eau lors de sa période d’activité. Il est volontiers migrateur afin de trouver un site d’hibernation.

 

Retour vers 13H à la salle de l’OMS à Lons-le-Saunier pour une collation avant de repartir pour le tunnel et les grottes de Revigny.

Dans le tunnel, les chauves-souris sont très discrètes mais bel et bien présentes.

Il faut les traquer dans les moindres fissures entre les pierres jointives ou dans les cloches abritées que procurent quelques pierres décelées. Sans méthodologie pour la recherche, l’on peut traverser le tunnel sans avoir vu de chauves souris.

Le tunnel, d’environ 100 mètres de long, est traversé par un courant d’air froid permanent.

A force de recherche, nous découvrons une dizaine de barbastelles, quelques pipistrelles et 1 oreillard.

La barbastelle, espèce peu fréquente, est très peu sensible au froid. Elle change fréquemment de site d’hibernation et par grands froids en hiver, elle rejoint les milieux hors gel que constituent les cavités ou milieux souterrains artificiels. Avec sa tête en forme de gargouille, ses grandes oreilles qui se rejoignent au milieu du crâne (souvent couvertes d’acariens) et son pelage sombre et soyeux, elle est facile à identifier.

Nous terminons la journée par une visite des grottes de Revigny. L’entrée nord de la Baume de Revigny nous permet de découvrir jusqu’au fond du réseau quelques grands et petits rhinolophes et, dans la galerie centrale, une barbastelle.

Fin des opérations de comptage et d’identification vers 18h avec un bilan très positif par la diversité des espèces rencontrées et par les précieuses informations et techniques délivrées par Christian tout au long de cette journée.

Jean-Pascal Grenier

Clichés de Pascal Barrier, Jean-Pascal Grenier, François Jacquier, Robert Le Pennec

 

Regards sur les chauves-souris

diaporama de Christian Dodelin

à télécharger ICI (attention : 28mo)

 

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