Carte IGN 1/25000 3226ET - LONS-LE-SAUNIER POLIGNY |
Coordonnées Lambert = 852,56 – 2198,230 – 305m |
Développement = 22152 m |
Dénivellation = 189 m (-13 m ; +176 m) |
Accès :
À la sortie de Nevy sur Seille, prendre à gauche la route de Ladoye. 500 mètres environ après l'embranchement, stationner les véhicules sur un parking aménagé à droite de la route, avant un petit pont.
Historique des explorations :
C'est en 1966 que le Groupe Spéléologique Jurassien désobstrue l'important éboulis du porche d'entrée. Dès l'année suivante, un arrêté municipale réserve l'accès de cette cavité à ce seul club, qui ne publiera jamais les résultats de ses explorations. La Borne aux Cassots restera une grotte "mythique" et secrète pendant près de vingt ans, jusqu'en 1985, année où les négociations conduites par le Comité Départemental de Spéléologie du Jura aboutirons à une autorisation d'accès pour tous les spéléos fédérés. La topographie est rapidement refaite, publiés dans Spelunca dès 1986. Plusieurs kilomètres de première sont réalisés, notamment en 1994.
Pour des motifs de relations avec la municipalité, une porte subsiste à l'entrée, et l'accès - soumis à une convention avec le CDS du Jura - reste possible aux fédérés sur simple demande à ce même CDS.
Description :
Nous reprendrons de façon succincte la description détaillée parue dans Spelunca en 1986. On peut scinder la cavité en quatre grands secteurs : la zone d'entrée, le collecteur, le réseau Pourri, et le réseau Alain.
1. La zone d'entrée jusqu'au débouché dans le collecteur (environ 1330 m).
En général, on ne s'y attarde pas ! Une progression rapide et une descente sur un éboulis mène au point bas (-9 m) dans lequel on ne trouve que quelques flaques d'eau en étiage. Le piège est là... Quelques mètres avant le siphon permanent, un boyau remontant bien ventilé débouche dans la galerie du Métro. après 150 m vers le nord et un petit passage bas, cette galerie débouche dans le Collecteur.
2. Le collecteur jusqu'au confluent entre le réseau Alain et le réseau Pourri (environ 5000 m).
On peut remonter la Grande Rivière sur 250 m jusqu'à un siphon dans une galerie de 10x10 m de section. Des pertes en rive gauche drainent l'eau jusqu'à un siphon aval ensablé. Une escalade de 4 m sur le même côté mène d'une part au "grenier", vaste salle de 60x30 m sans continuation visible, et d'autre part au Nouveau Réseau, affluent exploré en 1995, où se succèdent voûtes mouillantes et trémies mais aussi beaux tronçons de galeries sur près de 2 km.
Au niveau du siphon amont, une très vaste galerie fossile (largeur moyenne de 20 à 30 m et hauteur de 10 à 15 m) développe 700 m dans l'énorme éboulis, avant de retrouver le cours actif par un puits de 17 m, et plus loin une cascade de cinq mètres. On peut suivre la rivière (réseau inférieur) vers l'aval sur 400 m (canot obligatoire, ou natation...). Vers l'amont à partir de la cascade de cinq mètres, la rivière s'écoule dans une galerie d'une vingtaine de mètres de largeur pour 30 m de hauteur, jusqu'au confluent.
3. Le réseau Pourri du confluent à l'extrême amont : environ 4300 m.
Il débute par la galerie du Bénitier, vaste conduit semi-fossile et ébouleux, butant sur une trémie à 300 m du confluent. Perpendiculairement, la galerie du Gypse s'achève sur "l'attendrisseur", étroit boyau imposant un ramping de 100 mètres sur de la calcite... On débouche alors dans le réseau Pourri, galerie ébouleuse et argileuse de 10x5 m de section moyenne, parcourue par un ruisseau. Au bout de 700 m environ, la section diminue : c'est la galerie de Bout du Monde, qui s'achève actuellement 450 m plus loin sur des cheminées dont l'escalade n'est pas achevée. Nous sommes a 3250 m de l'entrée.
Avant le départ de la galerie du Bout du Monde, une cheminée donne accès à des galeries fossiles : la Faille Oblique vers le sud, et l'Automne à Pékin vers le nord. Cette dernière se termine sur une trémie, point haut du réseau à +91 m par rapport à l'entrée.
4. Le réseau Alain : 4870 m topographiés.
C'est de là qu'arrive le plus gros du débit. On marche presque en permanence dans le lit sablonneux du ruisseau ; la galerie a une section moyenne de 5x10 m. Une série de coudes est court-circuitée par la galerie de la Neige, conduit fossile dont les parois sont partiellement recouvertes de gypse et de mondmilch. Le cours actif bute vers l'amont sur une trémie infranchissable. À cette extrémité (2800 m de l'entrée), un passage étroit donne accès à un enchevêtrement de galeries fossiles et actives : le réseau Supérieur. Certaines sont particulièrement bien concrétionnées et constituent souvent l'objectif de la visite.
Deux circuits intéressants :
1. L'aval du collecteur.
Au débouché de la galerie du Métro dans le collecteur, descendre à droite vers l'aval dans les éboulis. Juste avant la réapparition de la rivière, une escalade facile de 3 m sur la paroi de gauche permet d'atteindre une lucarne et de remonter une partie active dans un ensemble de galeries syngénétiques très intéressantes. On peut ainsi rejoindre lel collecteur plus en amont, au niveau de l'affluent.
2. La galerie du Crocodile.
Au niveau de la trémie terminale du réseau Alain, suivre le boyau fossile sur une centaine de mètres. Sur la droite, un départ très concrétionné (laminoir sur de la calcite) aboutit à la galerie du Crocodile par un ressaut de 2 m. De là, emprunter vers le sud le conduit principal en délaissant toutes les galeries adjacentes. Attention, concrétionnement très abondant et souvent fragile. Une corde calcifiée (!) aide à escalader une coulée de 6 m au sommet de laquelle une étroiture assez sévère doit être franchie pour redescendre de l'autre côté dans une vasque. Plus loin, une descente dans des gours mène à une dernière vasque d'une trentaine de mètres : environ 200 m à l'amont de la trémie, qu'on peut rejoindre par un P.10 incliné puis un P.8, en principe équipés.
Intérêt de la visite :
Les quelques verticales du réseau présentent peu d'intérêt, mais la variété des paysages qu'on peut rencontrer dans la Borne aux Cassots en fait une randonnée souterraine incontournable dans la carrière d'un spéléo. Citons notamment : les volumes impressionnants dans le collecteur, les coupoles de détente, la tectonique, le débit de la rivière, les formes de concrétionnement de calcite et de gypse, les morceaux de bois fossilisé...
Et bien sûr, les possibilités de première qui restent à faire ! La trémie terminale du réseau Alain a déjà mobilisé bien des énergies, mais on ne compte pas les tronçons de galerie qui s'achèvent sur des cheminées non remontées. Un traçage montre que l'alimentation du réseau Alain s'étend sur - au moins - six kilomètres au nord de la trémie finale...
Précautions :
Il est absolument impératif de ne pas s'engager dans ce réseau si la météo est mauvaise. Le siphon temporaire de la zone d'entrée peut s'ennoyer sur une centaine de mètres, en quelques heures, et pour plusieurs semaines ! À l'intérieur, faire simplement attention où l'on met les pieds (risques d'entorses dans les éboulis), prévoir une bonne réserve d'éclairage et de l'eau à boire.
Beaucoup de "déchets d'exploration" ont été ressortis, merci de ne pas en laisser de nouveaux !
Bibliographie :
- AUCANT Yves, FRACHON Jean-Claude, SCHMITT Claude - 1990 - Spéléologie en Franche-Comté, édition SHAG-SCJ, pages 96-99.
- LIMAGNE Rémy, FRACHON Jean-Claude - 1986 - La Borne aux Cassots, Spelunca n°21 pages 34-38.