Carte IGN 1/25000 Champagnole 5-6 3326 ouest
Coordonnées Lambert = 872,300 – 197,300 – 645 m
Développement = 4011 m
Dénivellation = 61 m (-3 ; +58)
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Accès

À Ney (3 km à l’ouest de Champagnole, prendre la route D.253 en direction de Loulle. Après 2,2 km, dans un virage on voit à gauche un lit de torrent généralement à sec. En remontant ce chenal d’éboulis on trouvera la grotte qui s’ouvre par une fissure étroite au sommet d’un ressaut de 7 m (escalade facile mais risque de chute de pierres). On peut se garer à proximité sur un parking à droite de la route.

Historique des explorations

L’entrée a été désobstruée en 1972 par MM.Kratinger et Polak de Champagnole, qui explorèrent 750 m de rivière et 550 m de galeries latérales. En 1975 JC. Frachon franchit le premier siphon et reconnaît 300 m de galeries en solitaire. Puis le S.C du Jura (MM. Frachon, Meyer et Rossigneux) explore la grotte jusqu’au terminus actuel, en 1975-76, grâce à la plongée de 3 nouveaux siphons. En 2017 une opération interclubs de géolocalisation permet de confirmer la faible distance entre l’extrémité de la grotte et le gouffre de la Côte sur les hauteurs de Cize.

Description

La description qui suit ne concerne que la galerie principale : on négligera les diverticules latéraux de peu d’intérêt. Dès l’entrée on remonte un ruisseau souterrain dans une galerie en diaclase (3 x 1 m en moyenne), accidentée de gours et de bassins parfois profonds. A 400 m de l’entrée, en amont d’un dôme concrétionné formant chatière, la galerie se réduit à un boyau à demi inondé où les gours se succèdent sur une cinquantaine de mètres : c’est le « 110 m haie ».
Au-delà on parvient à un carrefour :
- A droite, une galerie fossile basse et argileuse décrit un circuit de 350 m pour rejoindre, par une série de chatières, l’aval de la rivière à 250 m de l’entrée. L’exiguïté de l’ultime étroiture est réservée aux hommes serpents…
- A gauche la galerie principale s’élargit (4 x 2 m) et on y remonte le ruisseau jusqu’à un premier siphon à 730 m de l’entrée (+17 m).
Ce passage noyé est long de 22 m pour 4 m de profondeur : son franchissement ne pose pas de problème à un plongeur entraîné équipé d’un scaphandre autonome.
Au-delà la galerie reprend les mêmes dimensions, elle est accidentée de blocs rocheux, de massifs concrétionnés et de bassins profonds pendant 750 m. Après être passé au pieds de plusieurs cheminées, on aborde un passage plus étroit conduisant à un deuxième siphon situé à 1563 m de l’entrée (+28 m), il n’est long que de 5 m. En amont on poursuit la remontée du ruisseau en franchissant plusieurs étroitures et des trémies de blocs, ainsi que trois courtes voûtes mouillantes franchissables en apnée (1939 m, 1995 m et 2318 m de l’entrée).
Au-delà les dimensions se restreignent et on aboutit, 250 m plus loin, à une diaclase fossile encombrée de trémies qui s’achève à 2670 m de l’entrée par une fissure impénétrable (cote +52 m), en relation probable avec l’extérieur comme en témoigne la présence d’insectes de surface.

Intérêt de la visite

Cette cavité est très esthétique par son concrétionnement associé aux formes d’érosion, aux gours et plans d’eau, surtout en amont du premier siphon. Des travaux d’élargissement musclés dans un boyau latéral situé juste à l’aval du siphon pourraient éventuellement permettre de court-circuiter ce dernier.
Un chantier de désobstruction entamé au gouffre de la Côte vise à atteindre l’extrémité amont de la grotte. Cette jonction permettrait l’accès de la partie la plus esthétique de la cavité aux spéléos non plongeurs.
La visite de la Châtelaine est particulièrement conseillée durant les mois d’été pour son caractère rafraichissant.

Précautions

En période pluvieuse la zone d’entrée est totalement noyée sur 250 m. On ne s’engagera dans la grotte que par météo favorable. L’ensemble de la cavité comporte des bassins profonds où il faut parfois nager. Un vêtement de plongée type néoprène est la tenue adéquate pour cette visite.

Bibliographie

FRACHON Jean-Claude, ROSSIGNEUX Luc – 1977 – La rivière de la Châtelaine (Ney, Jura). Spelunca, n°3, pages 115-120, 5 fig, (topo)